« Une vague conservatrice expressive s’est élevée ces dernières années en réaction aux progrès progressifs de ce tournant du siècle. Au Brésil, nous avons eu un coup d’État politique qui a renversé la première femme présidente de l’histoire, la censure des arts, le génocide dans les communautés autochtones et les favelas, la déforestation illégale endémique, la persécution des religions d’origine non-européenne et un record mondial de meurtres dus à l’homophobie et aux problèmes fonciers. C’est dans cette conjoncture que nous avons voulu mettre en scène Tom à la ferme, de l’auteur canadien Michel Marc Bouchard. Trouver des ressemblances avec ce texte dans le contexte brésilien fut facile. Du côté du Brésil patriarcal, toute personne pouvant déstabiliser la triade famille-église-propriété est considérée comme un «ennemi national», pour le maintien des privilèges d’une classe dominante, principalement agraire, qui est aux commandes de ces espaces ruraux depuis cinq siècles. Tuer ceux qui perturbent ce système est, d’une certaine manière, légitime et tacitement autorisé dans un pays où la vie des femmes et des personnes pauvres, périphériques, noires, autochtones, handicapées, âgées, lgbtqia+ ne vaut presque rien. Dans Tom à la ferme, le protagoniste est l’étranger qui déstabilise la morale familiale et expose la violence silencieuse de cet endroit. Le frère, gardien de cette morale, utilisera la force physique, la séduction et la torture pour maintenir la force patriarcale. Le résultat est un jeu complexe qui implique l’amour, la peur, la luxure, la chair, la douleur, le sang, le lait, la jouissance. Cette pièce propose une plongée vertigineuse dans les souterrains de notre arrangement social : la boue dense dans laquelle il faut du courage pour fouiller. » Rodrigo Portella

"Uma expressiva onda conservadora se levantou nos últimos anos como reação aos avanços progressistas dessa virada de século. No Brasil tivemos um golpe político que derrubou a primeira presidenta da história, censura às artes, genocídio em comunidades indígenas e favelas, desmatamento ilegal desenfreado, perseguição às religiões de matriz não-europeia e recorde mundial de assassinatos por homofobia e questões ligadas à terra. É nesse contexto de Brasil, que caiu em nossas mãos "Tom na Fazenda", do canadense Michel Marc Bouchard.  Encontrar os correspondentes no contexto da fazenda brasileira não é difícil. Nos rincões do Brasil patriarcal, qualquer coisa que desestabilize a tríade família-igreja-propriedade será enfrentada como “inimigo nacional”, para a manutenção dos privilégios de uma classe dominante, majoritariamente agrária, que está no comando há cinco séculos. Matar quem desorganiza esse sistema é, de certo modo, legítimo e está tacitamente autorizado num país onde a vida de mulheres e pessoas pobres, periféricas, pretas, indígenas, deficientes, idosas, lgbtqia+ vale muito pouco ou quase nada. Em Tom na Fazenda, o protagonista é o forasteiro que desestabiliza a moral familiar e expõe a violência silenciosa daquele lugar. O irmão, guardião dessa moral, usará da força física, da sedução e da tortura para manter a farsa patriarcal. O resultado é um jogo complexo que envolve amor, medo, tesão, carne, dor, sangue, leite, gozo. Essa peça pretende um mergulho vertiginoso no subterrâneo da nossa constituição social: a lama densa na qual é preciso coragem pra revirar."  Rodrigo Portella